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LES FRANCS TIREURS

tes les directions par leur ardeur ; quelques-uns, malgré les recommandations réitérées de leur chef, se trouvaient déjà trop loin pour qu’il leur fut possible de reprendre aussitôt leurs rangs.

Il fallut les attendre.

Le trois détachements se formèrent en demi-cercle, tiraillant contre les insurgés, qui profitaient du moment de répit que leur fournissait le hasard pour devenir à chaque instant plus nombreux.

Ils reconnurent alors le petit nombre de leurs assaillants et se ruèrent résolument contre eux.

Les Mexicains, maintenant réunis, voulurent effectuer leur retraite ; mais à chaque instant leur position se faisait plus difficile et menaçait de devenir critique.

Les Texiens, toujours plus nombreux, la rage dans le cœur de s’être ainsi laissés surprendre et brûlant de se venger, pressaient vigoureusement les Mexicains qui, obligés de ne reculer que pas à pas et de faire continuellement face en arrière, étaient sur le point d’être débordés, malgré la résistance héroïque qu’ils opposaient aux assaillants.

Le colonel Melendez, voyant le danger de la position, réunit autour de lui une quarantaine d’hommes résolus, et se mettant à leur tête, il se précipita sur les insurgés avec un élan irrésistible.

Aussi surpris à leur tour de cette vigoureuse attaque, à laquelle ils étaient si loin de s’attendre, les Texiens reculèrent et finirent par lâcher prise pour aller se reformer à quelques centaines de mètres en arrière, poursuivis l’épée dans les reins par le colonel.

Cette heureuse diversion donna le temps au gros