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LES FRANCS TIREURS.

maudites, je n’ai pu, malgré tous mes efforts, faire un pas en avant.

— Tout cela est vrai.

— Eh bien ?

— Eh ! bien je vous réitère ma proposition.

— Mais comment ferez-vous ?

— Cela me regarde.

— Ceci n’est pas une réponse ?

— Je ne puis vous en faire d’autre.

— Cependant ?

— Là où la force n’aboutit à rien, il faut employer la ruse ; cet avis n’est-il pas le vôtre ?

— Oui ; mais encore faut-il avoir entre les mains les moyens nécessaires.

— Ces moyens, je les ai.

— Pour nous emparer de l’hacienda ?

— Je vous introduirai dans l’intérieur, le reste vous regarde.

— Oh ! une fois dedans, je n’en sortirai plus.

— Ainsi, vous acceptez ?

— Un moment.

— Vous hésitez ?

— J’hésite.

— Lorsque je vous offre une réussite imprévue ?

— Pour cela même.

— Je ne vous comprends pas.

— Je vais m’expliquer.

— Soit.

— Il n’est pas admissible que ce soit seulement par intérêt pour moi ou pour la cause que je sers que vous soyez venu me faire une semblable proposition ?

— Peut-être.