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LES FRANCS TIREURS.

— Le chef pâle a tort ; un sachem n’est pas une vieille femme bavarde qui ne sait ce qu’elle dit. Ce soir je l’aurai rejoint à la tête de deux cents guerriers d’élite.

— Nous verrons, chef.

— Au premier chant du mawkawis, les guerriers apaches entreront dans le camp.

— Tant mieux. Le Jaguar prépare un assaut général de la place, il n’attend que votre arrivée pour donner le signal de l’attaque.

— Je répète à mon frère que les Apaches ne manqueront pas.

— Ces diables de Mexicains se battent comme des démons ; l’homme qui les commande semble les avoir galvanisés, tant ils le secondent bien ! By god ! il n’y a qu’un bon officier dans toute l’armée mexicaine, il faut que ce soit contre lui que nous devions combattre ! C’est réellement ne pas avoir de chance.

— Le chef des Yoris n’est pas invulnérable. Les flèches des Apaches sont longues, ils le tueront.

— Bah ! fit l’autre d’un ton de mauvaise humeur, cet homme semble avoir un charme qui le protège. Nos rifles kentukiens sont d’une justesse admirable, nos tireurs ont une adresse peu commune : aucune balle ne peut l’atteindre.

— En arrivant à cette grotte, le Renard-Bleu a pris la chevelure d’un chef des Yoris.

— Ah ! fit avec indifférence le premier interlocuteur.

— La voilà ; cet homme était porteur d’un collier.

— Une lettre ? By god ! s’écria l’autre avec in-