Page:Aimard - Les Francs-tireurs, 1866.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
LES FRANCS TIREURS

dans lequel se trouvait la place qu’ils se proposaient d’enlever ; aussi avaient-ils hâte que le jour parût, afin de reconnaître quel était positivement l’ennemi auquel ils allaient avoir affaire.

La surprise fut peu agréable pour eux, ils furent contraints d’avouer tout bas que la tâche serait rude et que les retranchements dont ils voulaient s’emparer avaient une apparence formidable.

Cette surprise se changea presque en découragement lorsque la forteresse arbora fièrement le drapeau mexicain en l’appuyant de plusieurs coups de canon dont les boulets et la mitraille vinrent tomber au milieu du camp où ils tuèrent et blessèrent une quinzaine d’hommes.

Mais ce mouvement de faiblesse fut court ; bientôt une réaction s’opéra chez ces hommes énergiques, et ce fut avec des hourras et des cris de joie qu’ils déployèrent les couleurs de l’indépendance texienne. Ils n’appuyèrent pas, et pour cause, l’apparition de leur drapeau avec des coups de canon, mais ils le saluèrent d’une salve de mousqueterie dont le tir parfaitement réglé renvoya aux assiégés la mort qu’ils avaient semée dans le camp.

Le Jaguar, après avoir attentivement examiné les fortifications, se résolut à procéder dans toutes les règles et à sommer la place avant d’en commencer sérieusement le siége.

En conséquence, il fit arborer le pavillon parlementaire sur la cime des retranchements, et il attendit.

Au bout de quelques minutes, un drapeau blanc fut hissé sur l’épaulement construit en dehors de la place.