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LES FRANCS TIREURS.

montera en croupe, afin de ne pas retarder la marche, qui doit être rapide ; il s’agit d’atteindre avant les insurgés l’hacienda del Mezquite, et de vous y fortifier.

— Je l’atteindrai.

— J’y compte. Deux pièces de canon de montagne suivront le détachement ; elles vous suffiront ; car, si je suis bien informé, l’hacienda en possède déjà six en bon état ; mais comme les munitions pourraient vous manquer, vous en emmènerez suffisamment pour tenir quinze jours. Il faut, coûte que coûte, que l’hacienda résiste quinze jours à tous les assauts que tenterait l’ennemi.

— Elle tiendra, je vous le jure, général.

— Je me fie à vous de ce soin.

Le général s’approcha alors de l’entrée de la tente dont il souleva les rideaux.

— Appelez les officiers désignés pour partir, dit-il.

Cinq minutes plus tard les officiers parurent, ils étaient au nombre de neuf : deux capitaines de cavalerie, deux d’infanterie, deux lieutenants et deux alferez ou sous-lieutenants, un capitaine, un lieutenant et un alferez d’artillerie.

Le général couvrit un instant d’un regard scrutateur ces hommes qui se tenaient graves et immobiles devant lui.

— Caballeros, leur dit-il enfin, je vous ai choisis avec soin entre tous les officiers de mon armée, parce que je sais que vous êtes braves et expérimentés ; sous les ordres du colonel don Juan Melendez de Gongora vous allez remplir une mission de confiance, que je n’aurais pas voulu donner à d’au-