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LES FRANCS TIREURS.

nous ne comprenons pas l’existence sur le globe qu’elles bossèlent de places en places comme de muettes et touchantes protestations.

Dans les haciendas en sus de l’exploitation agricole qui, aujourd’hui surtout, est fort déchue de son importance, à cause des incessantes invasions des Indiens bravos, on se livre sur une grande échelle à l’élève des bestiaux et à celle des chevaux.

Aussi chacune de ces fermes renferme-t-elle un nombre infini d’employés de toutes sortes, peones, vaqueros, etc., et ressemble-t-elle à une petite ville.

Les propriétaires de ces exploitations sont donc des hommes appartenant à la plus haute société et à la classe la plus riche et la plus intelligente du pays. La plupart préfèrent habiter les villes du centre et ne visitent qu’à de longs intervalles leurs haciendas dont ils confient la gestion à des mayordomos et à des capatazes, hommes entendus, espèces de centaures à demi sauvages eux-mêmes, dont la vie se passe à courir à cheval d’une extrémité à l’autre de la propriété.

L’hacienda del Mezquite, construite à peu de distance des montagnes dont elle commande les défilés, était donc d’une grande importance au point vue stratégique pour les deux partis qui en ce moment se disputaient la possession du Texas.

Les chefs insurgés l’avaient aussi bien compris que les généraux mexicains.

Après la destruction totale du détachement commandé par le capitaine Melendez, le général Rubio s’était hâté de jeter une forte garnison dans le Mez-