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LES FRANCS TIREURS.


X

L’HACIENDA DEL MEZQUITE.


Le rapport fait par Quoniam était vrai dans toutes ses parties, seulement le nègre ignorait certains événements dont nous allons instruire le lecteur, d’autant plus que ces événements se lient intimement à notre histoire, et qu’il est indispensable de les faire connaître pour la clarté de notre récit.

Nous reviendrons donc à l’hacienda del Mezquite.

Mais d’abord expliquons la signification de ce mot hacienda, que déjà à plusieurs reprises nous avons employé dans le cours de cet ouvrage et que, avant nous, plusieurs auteurs ont employé sans en connaître la valeur.

Dans la Sonora, le Texas, et généralement toutes les anciennes colonies espagnoles, où la terre est pour ainsi dire à qui la veut prendre et cultiver, on rencontre à d’immenses distances, parsemées comme des points presque imperceptibles dans l’étendue des friches, de vastes exploitations agricoles, grandes chacune comme un de nos départements.

Ces exploitations se nomment des haciendas, mot que nous traduisons improprement en français par celui de ferme, qui n’a pas du tout la même signification.

Aussitôt après la conquête, les Cortez, les Pizarre, les Almagro, et autres chefs d’aventuriers, se hâtèrent de récompenser leurs compagnons en partageant entre eux les terres des vaincus, sui-