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LES FRANCS TIREURS.

— Avez-vous encore de mauvaises nouvelles à nous apprendre ?

— Vous en jugerez vous-même, mon ami, lorsque j’aurai dit tout ce que je sais.

— Parlez donc, au nom de Dieu.

— Voilà les renseignements que je recueillis. Jugeant que vous ne seriez pas fâché d’apprendre le plus tôt possible ces nouvelles importantes, je me hâtais de terminer mes affaires avec le capataz afin de revenir au plus vite. J’eus assez de peine à le trouver tant il avait d’occupation. Dès que je pus l’atteindre, au lieu de me remettre l’argent que je lui demandais, il me répondit qu’il ne s’agissait pas de cela pour le moment, mais de retourner auprès de vous afin de vous dire de vous rendre à l’hacienda le plus promptement que vous pourriez, par ce que dans les circonstances où on se trouvait, votre présence était indispensable.

— Hum ! fit Tranquille sans autrement expliquer sa pensée.

— Voyant, reprit Quoniam, qu’il n’y avait pas autre chose à attendre du capataz, je pris congé de lui et je remontai à cheval pour partir ; mais au moment où j’allais sortir, un grand bruit se fit au dehors et chacun se précipita vers les portes eu poussant des cris de joie ; il paraît que le général don José-Maria Rubio, qui commande la province a trouvé que la position de l’hacienda del Mezquite est un point fort important à défendre.

— En effet, dit Tranquille, le Mezquite commande l’entrée de la vallée et garantit, tant qu’il restera au pouvoir des Mexicains, l’entrée de leurs troupes dans l’État,