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— Le Cerf-Noir n’a pas de secret pour son frère, dit-il doucement ; que le chasseur pâle attende ; bientôt il saura tout.

— Mon frère est libre de parler ou de se taire ; j’attendrai.

La conversation s’arrêta là.

Le sachem s’était enveloppé dans sa robe de bison et semblait ne vouloir pas, quant à présent, s’expliquer plus clairement.

Tranquille, retenu par les devoirs de l’hospitalité qui, au désert, défend d’interroger ceux que l’on fait asseoir à son foyer, imita la réserve de son hôte ; mais à peine le silence durait-il depuis quelques minutes, que le chasseur sentit une main légère s’appuyer sur son épaule, tandis qu’une voix douce et affectueuse murmurait à son oreille :

— Bonjour, père.

Et un frais baiser compléta cette parole.

— Bonjour, fillette, répondit le chasseur en souriant, as-tu bien dormi ?

— Délicieusement, père.

— Es-tu reposée ?

— Je ne sens plus aucune fatigue.

— Bon, voilà comme j’aime à te voir, mon enfant chérie.

— Père, reprit la curieuse jeune fille en jetant un regard autour d’elle, il vous est donc venu des visiteurs ?

— Tu le vois.

— Des étrangers ?

— Non, d’anciens amis qui, je l’espère, seront bientôt les tiens.