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ceintes, pour ainsi dire, d’un rempart de plantes parasites enchevêtrées les unes dans les autres, et poussant dans toutes les directions leurs jets avec une force de sève incroyable, nous semblait un problème dont la solution devait offrir un certain intérêt à divers points de vue, et surtout à celui de la science.

Il est évident pour nous que la circulation de l’air favorise le développement de la végétation.

L’air qui circule librement autour d’une grande étendue de terrain couverte de grands arbres, poussé par les diverses brises qui agitent l’atmosphère, pénètre jusqu’à une certaine profondeur dans le massif d’arbres qu’il entoure, et conséquemment donne aliment à toutes les broussailles parasites que la végétation lui présente. Mais arrivé à une certaine profondeur sous le couvert, l’air, moins souvent renouvelé, ne fournit plus d’acide carbonique à tous les germes qui couvrent le sol et qui alors, faute de cet aliment, dépérissent et finissent par mourir.

Ceci est tellement vrai, que les accidents de terrain qui permettent à l’air dans certains lieux une circulation plus active, tels que le lit d’un torrent ou une gorge entre deux éminences dont l’entrée se présente ouverte aux vents régnants, favorisent le développement d’une végétation plus active que dans des espaces plats.

Il est plus que probable que fray Antonio[1] ne faisait aucune des réflexions par lesquelles nous com-

  1. Voir les Rôdeurs de frontières, 1 vol. in-12. Amyot, éditeur, rue de la Paix, 8, à Paris.