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brisé non seulement sa carrière et sa fortune, mais encore détruit à jamais son bonheur.


— Eh bien ! demanda-t-il à l’officier qui venait au devant de lui.


Il était jeune, il pouvait attendre. La vengeance se mange froide, disent les Méridionaux, et le comte était Languedocien ; et puis, ainsi qu’il l’avait dit à Bouillot dans un moment d’expansion, il voulait souffrir, afin de tuer en lui tout sentiment humain qui surnageait encore dans son cœur, et se retrouver un jour armé de pied en cap en face de son ennemi.