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— Où est don Pablo, dit-il, comment n’est-il pas venu à ma rencontre, serait-il absent de l’hacienda ?

— Non, mon père, il est ici.

— Eh bien, alors, d’où provient qu’il ne se trouve pas auprès de toi ?

— C’est que… dit la jeune fille en hésitant.

— C’est que ?

— Il est malade.

— Malade ! mon fils ! s’écria don Miguel.

— Je me trompe, reprit doña Clara.

— Explique-toi, au nom du Ciel !

— C’est que, mon père, Pablo est blessé.

— Blessé ! exclama l’hacendero, et, repoussant brusquement sa fille, il se précipita vers la maison, monta rapidement les quelques marches du perron, traversa plusieurs salles sans s’arrêter, et arriva dans la chambre de son fils.

Le jeune homme était étendu pâle et défait sur son lit.

En apercevant son père, il sourit en lui tendant la main.

Don Miguel aimait beaucoup son fils, qui était son seul héritier.

Il s’avança vers lui.

— Quelle est cette blessure dont on m’a parlé ? lui demanda-t-il avec agitation.

— Moins que rien, mon père, répondit le jeune homme en échangeant un regard d’intelligence avec sa sœur qui entrait en ce moment. Clara est une folle qui, dans sa tendresse, vous a alarmé à tort.

— Mais enfin tu es blessé ? reprit le père.

— Oui, mais je vous répète que ce n’est rien.