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tourné un angle que formait la sente ils virent à une trentaine de pas devant eux un cavalier arrêté au milieu du chemin qu’il barrait complétement.

Cet homme paraissait les attendre. Les Mexicains l’examinèrent avec attention. C’était un individu de haute taille, parfaitement armé, portant le costume des riches hacenderos ; mais, par particularité singulière, un masque de velours noir attaché sur son visage empêchait de distinguer ses traits.

Par un mouvement instinctif, don Miguel et le général portèrent la main aux arçons.

Ils étaient sans armes.

— Que ferons-nous ? demanda l’hacendero à son compagnon.

— Bah ! avançons ; nous venons d’éviter de trop grands dangers pour que celui-ci soit à craindre pour nous, dans le cas où cet être mystérieux, qui est là planté devant nous comme une statue équestre, tenterait, ce qui n’est pas impossible, de nous jouer un mauvais tour.

— À la grâce de Dieu ! murmura don Miguel, et il piqua son cheval.

La distance qui les séparait de l’étranger fut bientôt franchie.

Arrivés à une dizaine de pas de lui, les deux hommes s’arrêtèrent.

Santas tardes ! caballeros, cria l’inconnu d’une voix amicale.

Santas tardes ! répondirent d’une commune voix les gentilshommes.

— Salut à vous, don Miguel Zarate, reprit l’inconnu, et à vous aussi, général Ibañez. Je suis heureux de vous voir enfin sains et saufs hors des griffes de ce