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pied à terre et entrèrent à sa suite dans le palais, tandis que les guerriers indiens, malgré la chaleur des rayons incandescents du soleil qui tombaient d’aplomb sur leurs têtes, restaient immobiles à l’endroit où le sachem les avait arrêtés.

Le général voulait, par un certain déploiement de forces, en imposer aux députés peaux rouges. Malheureusement, ainsi que cela arrive constamment au Mexique, la garnison qui, sur le papier, était de huit cents hommes, ne se composait, en réalité, que de soixante au plus, ce qui était bien peu pour une ville frontière, surtout dans les circonstances présentes.

Mais si les soldats manquaient, en revanche les officiers ne faisaient pas défaut, trente environ se trouvaient au palais, ce qui était bien suffisant, vu la force de la garnison, puisque cela faisait juste un officier pour deux soldats. Ce détail, qui pourrait paraître exagéré, est cependant d’une rigoureuse exactitude et montre dans quel état d’anarchie se trouve plongé ce malheureux pays.

Les trente officiers, revêtus de leurs splendides uniformes brillants d’or et de décorations, se rangèrent autour du général, tandis que trois postes de dix hommes chaque, juste la moitié de la garnison, s’emparaient des portes de la salle de réception.

Lorsque ces préparatifs furent achevés, on introduisit les ambassadeurs.

Les chefs indiens, accoutumés depuis longtemps au luxe espagnol, entrèrent sans témoigner la moindre surprise, ils saluèrent avec dignité les assistants, et croisant les bras sur la poitrine, ils attendirent qu’on leur adressât la parole.

Le général les considéra un instant avec un étonne-