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Il avait une chemise de cuir de bighorn blanc, brodée aux manches de fleurs bleues, ornée, sur le bras droit, de longues bandes d’hermine blanche roulées et de plumes rouges, et sur le bras gauche de longues tresses de cheveux noirs provenant des scalps dont il s’était emparé ; sur ses épaules était jetée une palatine de peau de gazelle, ayant à chaque bout un énorme gland d’hermine.

Sur son front, le chef avait attaché deux cornes de bison qui, avec les peintures bleues, vertes et jaunes qui décoraient son visage, achevaient de lui donner un aspect terrible.

Son cheval magnifique, Mustang, plein de feu, qu’il maniait avec une grâce et une adresse inimitables, était peint en rouge de différentes façons ; il avait aux jambes des raies comme un zèbre, et de chaque côté de l’épine dorsale étaient dessinés des pointes de flèches, des lances, des castors, des tortues, etc., ainsi qu’aux palerons, sur le devant de la tête et sur les cuisses de derrière.

Il y avait quelque chose d’imposant et de saisissant à la fois dans l’aspect que présentait cette troupe de féroces guerriers qui s’avançaient à travers les rues désertes de la ville en brandissant leurs armes redoutables et en poussant, par intervalles, leur sinistre cri de guerre qu’ils accompagnaient du sifflement aigu de longs sifflets faits avec des tibias humains qu’ils portaient pendus par des lanières de cuir fauve.

Cependant les Comanches avaient pénétré dans l’intérieur de la ville, refoulant devant eux, mais sans violence, les quelques habitants qui s’étaient hasardés à se placer sur leur passage.

Ils marchaient toujours en bel ordre, ne s’écartant