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C’est à ce moment que Curumilla était arrivé auprès de lui.

L’Indien l’avait aidé à se relever, puis il avait, en imitant le cri du walkon, averti ses amis du succès de ses recherches.

Le père Séraphin, bien que le chef lui eût proposé de le porter, avait refusé, et avait voulu marcher pour rejoindre les amis qui lui venaient en aide.

Mais ses forces le trahirent une seconde fois, il perdit connaissance et tomba dans les bras de l’Indien, qui le surveillait attentivement, car il s’était aperçu de sa faiblesse de plus en plus grande, et prévoyait la chute de celui qu’il soutenait.

Valentin et Curumilla, aidés par don Pablo, construisirent à la hâte, avec des branches d’arbres, un brancard sur lequel ils étendirent le pauvre blessé, et, le chargeant sur leurs épaules, ils s’éloignèrent au plus vite.

La nuit s’écoula tout entière, et le soleil était haut déjà à l’horizon, que les chasseurs marchaient encore.

Enfin, vers onze heures du matin, ils arrivèrent à la caverne qui servait de retraite à Valentin, et dans laquelle il avait résolu de transporter le blessé afin de le soigner lui-même.

Le père Séraphin avait une fièvre intense, son visage était rouge, ses yeux brillants. Comme cela arrive presque toujours pour les blessures d’armes à feu, la fièvre de suppuration s’était déclarée avec une grande force.

Le missionnaire fut étendu sur un lit de fourrures, et Valentin s’occupa immédiatement à sonder la blessure. Par un hasard singulier, la balle s’était logée dans l’épaule sans briser l’omoplate. Valentin la re-