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bruit des sifflets de guerre, des tambours et des chichikoués.

Voici la traduction de ce chant :

« Maître de la vie, vois-nous d’un œil favorable.

« Nous recevons deux frères d’armes qui paraissent avoir du sens !

« Ils montrent de la vigueur dans leurs bras !

« Ils ne craignent point d’exposer leur corps aux coups de l’ennemi ! »

Il est impossible, si l’on n’a pas assisté à une scène semblable, de se faire une idée, même lointaine, du tapage effroyable que forment ces voix rauques mêlées à ces instruments criards et discordants qui détonnent à l’unisson ; il y a de quoi devenir sourd.

Lorsque le chant fut terminé, chacun prit place autour du feu du conseil.

Les chasseurs furent assis sur des robes de castor, et on leur présenta le grand calumet de guerre dont ils tirèrent quelques bouffées, et qui passa ensuite à la ronde.

L’Unicorne se leva alors et leur attacha à chacun un collier de wampum et un collier de griffes d’ours gris au cou.

On se leva ensuite.

Près de la loge de médecine les Indiens construisirent alors, en moins d’une heure, une hutte pour les sueurs.

Dès que cette hutte fut terminée, les chasseurs quittèrent leurs vêtements et y entrèrent.

Les chefs apportèrent deux grandes pierres qui avaient été préalablement chauffées à un foyer ardent.

Ils placèrent auprès des tasses d’écorce pleines d’eau et des branches de cèdre pour les asperger.