Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/121

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Hé ! fit-il, qu’avez-vous besoin de ces enfants ? ne vous ai-je pas promis d’arriver seul avec mes fils au placer ?

— Hé ! hé ! vous êtes vigoureusement taillés, c’est vrai, vous et vos enfants, mais je doute que quatre hommes, fussent-ils encore plus forts que vous ne l’êtes, puissent mener cette affaire à bonne fin ; vous aurez de nombreux ennemis à combattre sur votre route.

— Tant mieux ! plus ils seront, plus nous en tuerons, dit-il avec un rire sinistre.

— Señor padre, interrompit Dick, pour ma part je m’en soucie médiocrement. Mais il se tut tout à coup à un regard que lui lança son compagnon.

— De quoi vous souciez-vous médiocrement, mon joli garçon ? demanda le géant d’un ton goguenard.

— De rien, répondit sèchement le jeune homme ; mettez que je n’ai rien dit.

— Bon ! fit Cèdre-Rouge, ce sera comme vous voudrez ; à votre santé !

Et il fit passer dans son verre le restant du contenu de la bouteille.

— Voyons, dit Harry, peu de paroles, expliquez-vous une fois pour toutes, sans plus de circonlocutions, señor padre.

— Oui, observa Cèdre-Rouge, des hommes ne doivent pas perdre ainsi leur temps à bavarder.

— Fort bien ; voici donc ce que je propose : Cèdre-Rouge réunira d’ici à trois jours trente hommes résolus, dont il aura le commandement, et nous nous mettrons immédiatement en marche pour aller à la recherche du placer ; cela vous convient-il ainsi ?

— Hum ! fit Cèdre-Rouge, pour aller à la recherche de ce placer, encore faut-il au moins savoir à peu