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— Ah ! canarios ! s’écria le chasseur en se frappant le front, et moi qui n’y pensais plus ! Ah çà, est-ce que je deviens fou ! Pardieu ! chef, vous êtes un homme précieux, rien ne vous échappe ; attendez !

Valentin se baissa, et plaçant ses mains de chaque côté de sa bouche, en guise de porte-voix :

— Chef ! cria-t-il.

— Que veut mon frère ? répondit l’Unicorne.

— Montez.

— Bon !

Le sachem empoigna le lasso, et par la force des poignets il s’éleva jusqu’à la branche, où Valentin et Curumilla le reçurent.

— Me voilà ! dit-il.

— Par quel hasard vous trouvez-vous en chasse dans la forêt à cette heure de nuit ? lui demanda le chasseur.

L’Unicorne lui raconta en quelques mots ce qui s’était passé.

À ce récit, Valentin fronça le sourcil. À son tour, il mit le chef au courant de ce qu’il avait fait.

— C’est grave, dit l’Unicorne en hochant la tête.

— Oui, répondit Valentin ; il est évident que ceux que nous cherchons ne sont pas loin d’ici ; peut-être nous entendent-ils.

— C’est possible, murmura l’Unicorne ; mais que faire, par cette nuit noire ?

— Bon ! soyons aussi fins qu’eux. Combien avez-vous de guerriers en bas ?

— Dix, je crois.

— Bien. Parmi eux, en avez-vous quelques-uns sur lesquels vous puissiez compter ?