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— Le Rayon-de-Soleil est la femme d’un chef, son cœur est fort ; souvent elle a été séparée de l’Unicorne, et toujours elle a attendu son retour sans se plaindre : pourquoi aujourd’hui sa conduite a-t-elle été différente ?

La jeune femme prit la main de Mme Guillois.

— La mère de Koutonepi a voulu revoir son fils, répondit-elle simplement.

Le visage de l’Unicorne se rasséréna, sa voix se radoucit.

— La mère de mon frère est la bienvenue dans le camp de l’Unicorne, dit-il en s’inclinant avec courtoisie devant la vieille dame.

— Est-ce que mon fils n’est pas auprès de vous, chef ? lui demanda-t-elle avec anxiété.

— Non, mais que ma mère se rassure ; si elle le désire, avant le deuxième soleil elle le verra.

— Merci, chef.

— Un guerrier expédié par moi ira prévenir Koutonepi de la présence de sa mère au milieu de nous.

— J’irai, moi, fit l’Araignée.

— Bon ! voilà qui est convenu. Que ma mère entre dans ma hutte afin de prendre le repos qui lui est nécessaire.

Les deux femmes s’éloignèrent.

Une seule personne se trouvait maintenant devant l’Unicorne, cette personne était le prétendu sorcier.

Les deux hommes s’examinaient attentivement.

— Oh ! fit le chef, quel heureux hasard amène mon père dans mon camp ?

— Les envoyés de Wacondah vont où il leur donne l’ordre d’aller sans discuter sa volonté, répondit sèchement Nathan.