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refusé ; et, d’un autre côté, il n’aurait pas voulu employer la violence pour l’obtenir vis-à-vis d’un homme dont il admirait le caractère.

Il fallait donc attendre que le Cèdre-Rouge, guéri de ses blessures, quittât son protecteur ; ce fut ce que fît le Blood’s Son, qui se borna, ainsi que nous l’avons dit, à faire épier toutes ses démarches par Andrès Garote.

Enfin, un jour, celui-ci reparut tout joyeux au camp du Blood’s Son.

Il était porteur d’excellentes nouvelles. Le père Séraphin, après avoir guéri le Cèdre-Rouge, l’avait installé dans un jacal où lui et sa fille vivaient comme deux anachorètes.

Le Blood’ Son poussa un cri de joie à cette nouvelle. Sans même se donner le temps de la réflexion, il sauta sur son cheval en laissant provisoirement le commandement de sa troupe à sa nièce et se dirigea à toute bride vers le village de l’Unicorne.

La distance n’était pas longue ; le partisan la franchit en deux heures à peine.

Le Blood’s Son était aimé des Comanches, auxquels il avait eu souvent occasion d’être utile ; aussi fut-il reçu par eux avec tous les honneurs et les cérémonies usités en pareil cas.

L’Unicorne, accompagné de quelques-uns des principaux chefs de la tribu, vint le recevoir, à une légère distance du village, en criant, tirant des coups de fusil et faisant caracoler les chevaux.

Le Blood’s Son se prêta de bonne grâce à ce que voulait le chef et arriva en galopant à sa droite.

Les Comanches sont excessivement discrets, jamais ils ne se permettent d’adresser des questions à