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— Eh ! sans cela, serais-je venu vous trouver ? Le Blood’s Son réfléchit un instant.

— Dis-moi où il se trouve, fit-il.

— Et notre marché tient-il ?

— Il tient.

— Vous me le jurez ?

— Sur l’honneur !

— Bon ! fit l’autre avec joie. Écoutez bien alors.

— J’écoute.

— Vous savez sans doute que le Cèdre-Rouge et le Chercheur de pistes se sont battus ?

— Je le sais. Continue.

— Donc, après la bataille chacun se sauva de son côté. Le Cèdre-Rouge était blessé ; il n’alla pas loin, bientôt il tomba évanoui au pied d’un arbre. Le Français et ses amis le cherchaient de tous les côtés, et je crois qu’ils lui auraient fait un fort mauvais parti s’ils avaient pu lui mettre la main dessus. Heureusement pour lui son cheval l’avait emporté au milieu d’une forêt vierge où nul ne songea à le poursuivre. Le hasard, ou plutôt ma bonne fortune, je le crois à présent, m’amena du côté où il se trouvait ; sa fille Ellen était auprès de lui et lui prodiguait les soins les plus touchants ; cela m’attendrit presque. Comment était-elle venue là, je ne saurais le dire ; ce qu’il y a de certain, c’est qu’elle y était. En apercevant le Cèdre-Rouge, j’eus un instant la pensée d’aller trouver le chasseur français afin de lui faire part de ma découverte.

— Hum ! Comment ayant une telle pensée ne l’as-tu pas mise à exécution, drôle ?

— Par une raison bien simple, mais que je crois péremptoire.

— Voyons cette raison, fit le Blood’s Son qui, mal-