Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/343

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pour lors, dit-il, capitaine, voilà l’affaire ; les cam…

Mais le comte ne lui donna pas le temps de continuer ; tirant vivement un pistolet de sa ceinture, il le lui appuya sur le front et lui fit sauter la cervelle.

Le bandit roula dans la poussière, le crâne fracassé.

Le comte replaça son pistolet à sa ceinture, et relevant froidement la tête :

— Y a-t-il encore quelqu’un, dit-il d’une voix ferme, qui ait des observations à faire ?

Nul ne souffla ; les bandits étaient subitement devenus des agneaux.

Ils demeuraient silencieux et repentants devant leur chef, ils l’avaient compris.

Le comte sourit avec mépris.

— Relevez cette charogne, dit-il en poussant dédaigneusement le cadavre du pied ; nous sommes des Dauph’yeers, nous autres, malheur à celui de nous qui n’accomplira pas les clauses de notre charte-partie, je le tuerai comme un chien ; que ce misérable soit pendu par les pieds, afin que son cadavre immonde devienne la proie des vautours. Dans dix minutes, le boute-selle sonnera ; tant pis pour celui qui ne sera pas prêt.

Après cette foudroyante allocution, le comte rentra dans la maison d’un pas aussi ferme qu’il en était sorti.

L’émeute était dominée, les bêtes féroces avaient reconnu la griffe de fer sous le gant de velours ; elles étaient domptées pour toujours, et désormais elles se feraient tuer sans hasarder une plainte.