Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/323

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Faites.

— Sont-elles bonnes ?

— Excellentes ; vous allez en juger.

Caraï ! puisqu’il en est ainsi, prenez cette bague, que je ne devais vous remettre qu’après que notre affaire serait terminée ; mais soyez tranquille, quand nous réglerons nos comptes, je saurai trouver encore quelque chose qui vous plaira.

L’œil du lepero brilla de joie et d’avarice ; il saisit la bague qu’il envoya rejoindre celle que quelques jours auparavant il avait reçue.

— Merci, dit-il ; Dieu me garde ! il y a plaisir à traiter avec vous : vous ne lésinez pas, au moins !

— Maintenant, les nouvelles.

— Les voici, elles sont courtes, mais bonnes. El señor conde, désespéré de la disparition de sa fiancée qu’il croit avoir été enlevée par les Apaches, s’est mis à la tête de sa compagnie, a quitté l’hacienda, et à l’heure qu’il est il parcourt la prairie dans tous les sens à la poursuite de l’Ours-Noir.

— Vive Dieu ! cette nouvelle est la plus heureuse que vous puissiez me donner. Et vous que comptez-vous faire ?

— Eh ! n’est-il pas convenu entre nous que el conde

— Certes ! interrompit vivement le Tigrero ; mais pour cela il faut le rencontrer, ce qui maintenant n’est pas, je crois, très-facile.

— Au contraire.

— Comment cela ?

— Eh ! seigneur don Martial, me feriez-vous l’injure de me prendre pour un pavo ? — dindon —

— Nullement, compadre ; cependant…