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— Je suis fou, murmura-t-il ; pardonnez-moi ce mouvement de colère.

— De grand cœur ! répondit l’inconnu en posant tranquillement ses pistolets sur la table auprès de lui.

— Pardon, encore une fois ; maintenant que je réfléchis à ce que vous m’avez dit, je crois effectivement que votre intention est de m’être utile.

L’inconnu fit un geste affirmatif.

— Mais il y a une chose que je ne m’explique pas.

— Laquelle ?

— La façon dont vous avez appris tous ces détails.

— Bien simplement.

— Je vous serai obligé de me le dire.

— Avec plaisir, caballero. Deux hommes vous ont attaqué au rancho ?

— Oui.

— Je suis celui qui vous a renversé.

— Ah ! fit le comte avec une singulière intonation dans la voix.

— En un mot, je me nomme Cucharès ; je suis lepero, c’est-à-dire que j’aime mieux le soleil que l’ombre, le repos que le travail, et un coup de couteau à donner, quand il est convenablement payé, qu’une bonne action à faire lorsqu’elle ne rapporte rien ; me comprenez-vous ?

— Parfaitement.

— Ainsi, nous pourrons nous entendre ?

— Je le crois.

— Hum ! moi aussi, voilà pourquoi je suis venu.

— Encore une question.