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ces deux hommes, qui, sans le connaître, lui rendaient de si éminents services ; il leur fit offrir les rafraîchissements dont ils pouvaient avoir besoin, et les quitta pour aller donner à son lieutenant l’ordre de le prévenir dès qu’un Indien se présenterait en parlementaire.

De son côté, don Sylva s’éloigna dans le but ostensible d’aller rassurer sa fille, mais en réalité afin d’aller lui-même, pour plus de sûreté, passer une inspection des sentinelles placées sur les derrières de l hacienda.

Lorsque les Comanches attaquèrent l’isthme, les Français, mis sur leurs gardes, les reçurent si chaudement que dès la première attaque les Indiens reconnurent la vanité de leur tentative et se retirèrent en désordre.

Monsieur de Lhorailles causait encore avec don Luis et Belhumeur des diverses péripéties du combat et s’étonnait de l’absence prolongée de don Sylva, qui depuis une heure avait disparu, sans qu’on retrouvât ses traces ; lorsque le lieutenant Leroux entra dans la salle où causaient les trois hommes.

— Que voulez-vous ? lui demanda le comte.

— Capitaine, répondit-il, deux Indiens attendent sur le bord du fossé l’autorisation d’être introduits.

— Deux ? fit Belhumeur.

— Deux, oui.

— C’est étrange, reprit le Canadien.

— Que faire ? reprit le comte.

— Aller nous-mêmes les reconnaître.

Ils se dirigèrent vers la batterie.

— Eh bien ? fit Monsieur de Lhorailles.

— Eh bien, monsieur le comte, l’un de ces hom-