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mation régnait dans le camp des Apaches. Les femmes abattaient les tentes et chargeaient les mules, les enfants laçaient et sellaient les chevaux, enfin on faisait les préparatifs d’un départ précipité.



XII

Ruse de femme.

Le lendemain, au lever de la lune, ainsi que cela avait été convenu, le Moqueur ordonna à son détachement de se mettre en marche.

Bientôt, un parti de cavaliers qui s’était lancé en avant des éclaireurs jeta des brandons enflammés dans les broussailles ; au bout de quelques minutes, un immense rideau de flammes monta vers le ciel et voila complètement l’horizon.

Les Comanches avaient exécuté les ordres du chef apache avec une rapidité et une intelligence telles qu’en moins d’une demi-heure tout était consumé.

L’Ours-Noir, retranché dans l’île avec son détachement de guerre, n’avait pas fait un mouvement. Les traces laissées par les Comanches étaient, hélas ! bien visibles, car cette campagne, le matin encore si belle, si riche et si luxuriante, était à présent morne, triste et désolée ; plus de verdure, plus de fleurs, plus d’oiseaux cachés sous la feuillée et babillant à qui mieux mieux !

Le projet des Indiens aurait obtenu une réussite complète, grâce à leur plan de campagne, et les colons de Guetzalli auraient été surpris, si d’autres