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semblée, afin de s’assurer si la Petite-Panthère avait bien exprimé la volonté générale.

Les membres du conseil baissèrent silencieusement la tête en signe d’acquiescement.

Le chef sourit avec orgueil de se voir si bien compris par ses compagnons, et s’adressant à la Petite-Panthère :

— Que mes frères les chefs comanches soient introduits, dit-il.

Ces mots furent prononcés avec une majesté égale à celle d’un roi européen siégeant dans son parlement.

La Petite-Panthère sortit, afin d’aller exécuter l’ordre qu’il avait reçu.

Pendant son absence qui fut assez longue, pas un mot ne fut échangé entre les chefs ; assis sur les crânes de bisons, les coudes sur les genoux, le menton dans la paume des mains, ils demeurèrent immobiles et silendeux, les yeux obstinément baissés, plongés en apparence dans de profondes réflexions.

La Petite-Panthère rentra enfin précédant les trois guerriers comanches.

À leur arrivée, les chefs apaches se levèrent et les saluèrent cérémonieusement

Les Comanches rendirent le salut avec une courtoisie non moins grande, mais sans répondre autrement, et attendirent qu’on leur adressât la parole.

Les guerriers comanches étaient jeunes, bien découplés ; ils avaient la tournure martiale, l’œil franc et le front pensif. Dans leur costume national, la tête haute, fièrement campés sur la hanche droite, ils avaient quelque chose de noble et de loyal qui