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le Tigrero, selon ce qui avait été convenu, lui apprit comment il avait surpris un colloque entre son guide et plusieurs guerriers apaches, embusqués aux environs de l’hacienda, et le projet formé par eux de surprendre la colonie.

— Maintenant, monsieur, ajouta-t-il, c’est à vous de juger de la gravité de ces nouvelles et des dispositions que vous avez à prendre, afin de déjouer les projets des Indiens.

— Je vous remercie, monsieur ; lorsque mon lieutenant, quelques minutes avant votre arrivée, m’a appris la disparition du guide, j’ai compris immédiatement que j’avais eu affaire à un espion ; ce que vous m’annoncez change mes soupçons en certitude. Comme vous me le dites, il n’y a pas un instant à perdre ; je vais immédiatement aviser à prendre les dispositions nécessaires.

Et s’approchant d’une table, il frappa.

Un peon entre.

— Le premier lieutenant, dit-il.

Au bout de quelques minutes, celui-ci arriva.

— Lieutenant, lui dit Monsieur de Lhorailles, vous allez prendre vingt cavaliers avec vous et battre tous les environs à trois lieues à la ronde, j’apprends à l’instant que les Indiens sont embusqués près d’ici.

Le vieux soldat s’inclina sans répondre et se disposa à obéir.

— Un instant ! s’écria Louis, en l’arrêtant d’un geste, un mot encore.

— Hein, fit Martin Leroux en se retournant avec étonnement, vous parlez donc français à présent ?

— Comme vous voyez, répondit Louis en souriant.