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L’ÉCLAIREUR.

esprit m’a révélé : En ce moment arrive dans la ville un tlacateotzin d’une tribu éloignée ; je ne le connais pas, jamais jusqu’à ce jour je n’avais entendu parler de lui ; c’est cet homme divin qui doit m’aider à sauver les malades. Lui seul sait quels remèdes doivent leur être administrés.

— Mais, fit le grand-prêtre avec un accent de soupçon mal dissimulé, mon père nous a donné des preuves de son immense savoir ; pourquoi ne termine-t-il pas seul ce qu’il a si bien commencé ?

— Je suis un homme simple dont la force réside dans la protection que le Wacondah m’accorde ; il m’a révélé le moyen de rendre la santé à celles qui souffrent : je dois obéir.

Le grand-prêtre s’inclina avec soumission et invita le chasseur à lui confier ce qu’il comptait faire.

— Le tlacateotzin inconnu le dira à mon père lorsqu’il aura vu ses captives, répondit Bon-Affût ; mais son attente ne sera pas longue, je sens l’approche de l’homme divin. Que mon père l’introduise sans retard.

Précisément en ce moment plusieurs coups furent frappés à la porte extérieure. Le grand-prêtre, dominé malgré lui par l’assurance du chasseur, se hâta d’aller ouvrir. Don Miguel parut ; grâce à l’Aigle-Volant, il était méconnaissable. Il est inutile de faire remarquer au lecteur que cette scène avait été préparée par le Canadien et le guerrier comanche, pendant le court à parte qu’ils avaient eu avant de se quitter dans le temple.

Don Miguel jeta un regard interrogateur autour de lui.

— Où sont les malades que je dois délivrer du grand esprit, selon l’ordre du Wacondah ? dit-il d’une voix sévère.

Le grand-prêtre et le chasseur échangeant un regard