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L’ÉCLAIREUR.

tion comme celle qu’il voulait avoir avec l’amantzin, il se contraignit et se contenta de prier le vieillard de ne rien négliger pour sauver les captives, en ajoutant qu’il saurait se montrer reconnaissant envers lui pour les soins qu’il leur donnerait. Puis, renonçant subitement à la discussion, il s’inclina légèrement devant le grand-prêtre, lui tourna le dos et sortit de la salle en causant vivement à voix basse avec le Loup-Rouge qui l’attendait à quelques pas de là.

L’amantzin suivit un instant le jeune homme des yeux avec une expression indéfinissable ; puis, reprenant sa conversation avec Atoyac et l’Aigle-Volant, il les pria de lui envoyer le médecin yuma le soir-même si cela était possible. Ceux-ci le lui promirent, puis ils le quittèrent pour retourner à leur calli, où sans doute le médecin les attendait.

Cependant, ce qui s’était passé au conseil avait donné beaucoup à réfléchir l’Aigle-Volant en lui faisant comprendre que les deux chefs apaches connaissaient la plus grande partie du secret de Bon-Affût, et que, si celui-ci voulait réussir, il fallait qu’il ne perdît pas un instant et se mit à l’œuvre à l’instant, sinon il courait grand risque d’échouer. Après dix minutes de marche, les chefs arrivèrent enfin au calli, où ils rencontrèrent Bon-Affût qui les attendait. Le chasseur, ainsi que nous l’avons dit, ne fit aucune difficulté de consentir à la requête que lui adressa Atoyac ; mais, au contraire, après s’être chargé de sa boîte à médicaments, il le suivit avec empressement.



XXXV.

L’Entrevue.

Bon-Affût suivait Atoyac au palais des vierges du Soleil. Malgré lui, l’intrépide chasseur sentait son cœur se serrer