Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

me conféraient la propriété des mines de la Plancha de Plata, n’est-ce pas ?

— Oui ! s’écrièrent les aventuriers d’une seule voix.

— Vous avez lu au bas de ces actes les signatures de don Antonio Pavo, du président de la république mexicaine et du général don Sébastian Guerrero, ici présent en ce moment. Donc, vous saviez à quelles conditions vous vous enrôliez, vous saviez aussi quels engagements le gouvernement mexicain prenait envers vous. Or, aujourd’hui, après trois mois de marches et de contre-marches, après avoir souffert sans vous plaindre toutes les avanies qu’il a plu aux autorités mexicaines de vous infliger ; lorsque vous avez prouvé, par votre bonne conduite et votre discipline sévère, que vous étiez dignes, de toutes les façons, de remplir honorablement la mission qui vous avait été confiée ; lorsque enfin, malgré les obstacles sans cesse renaissants placés comme à plaisir sous vos pas, vous êtes arrivés à dix lieues à peine de ces mines tant désirées, savez-vous ce que le gouvernement mexicain exige de vous ? Écoutez, je vais vous le dire, car, plus que moi encore, vous êtes intéressés à la question.

Un frémissement de curiosité parcourut les rangs des aventuriers.

— Parlez ! parlez ! s’écrièrent-ils.

— Vous avez trois alternatives : 1o il vous est enjoint de renoncer à votre qualité de Français pour devenir Mexicains ; et, sans solde aucune, sous les ordres suprêmes du général Guerrero, dont je ne serai plus, moi, que l’aide de camp, il vous sera permis d’exploiter les mines.