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Alors, le comte se redressa, il dégaîna son épée, et l’agitant au-dessus de sa tête :

— Vous le voulez ? cria-t-il.

— Oui ! oui !

— Eh bien, en avant ! vive la France !

— Vive la France ! répondirent les volontaires.

Le bataillon, divisé en quatre compagnies, sortit résolûment du quartier et se dirigea au pas de charge vers la caserne mexicaine.

Malheureusement, nous l’avons dit, la division s’était mise parmi les Français ; beaucoup d’entre eux ne marchaient qu’à contre-cœur, entraînés par leurs camarades.

Le chef du bataillon, bien que fort brave personnellement, n’était pas l’homme qu’il fallait pour tenter un coup de main comme celui que tentaient en ce moment les volontaires.

Le comte, par excès de délicatesse et afin de maintenir l’unité d’action, avait commis la faute de ne pas accepter le commandement que lui offraient les soldats et les officiers.

Le bataillon se dirigeait vers la caserne mexicaine par trois côtés différents.

Mais le général Guerrero avait pris ses dispositions de longue main ; il s’était enfermé dans cette caserne avec trois cents hommes de troupe de ligne ; les maisons voisines avaient été couronnées par les civicos, et quatre pièces de canon étaient braquées sur les quatre côtés par lesquels on pouvait seulement tenter l’assaut.

Les Français n’étaient en tout que trois cents hommes, à demi découragés ; les Mexicains étaient près de deux mille.