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tendre avec le gouvernement pour régler les intérêts du bataillon.

Comme on le voit, la mine était bourrée ; une étincelle suffisait pour allumer un incendie immense.


XXV

Commencement de la Fin.

Il était nuit ; dans une petite maison de Guaymas, Louis et Valentin causaient à la lueur d’un maigre candil, qui ne répandait qu’une clarté fumeuse et tremblotante ; ils discutaient entre eux les moyens à employer pour brusquer le dénoûment des sombres machinations dans lesquelles, avec un art diabolique, le général Guerrero était parvenu à les envelopper, tandis que dans un coin de la salle Curumilla dormait paisiblement.

— Je l’avais prévu, dit Valentin ; maintenant il est trop tard pour reculer, il faut agir énergiquement ; sans cela, tu es perdu.

— Eh ! mon ami, je le suis de toutes façons.

— Allons, vas-tu maintenant te laisser abattre quand a sonné l’heure du danger ?

— Ce n’est pas lui que je redoute, il sera le bienvenu. Je vendrais mourir, frère.

— Voyons, sois homme ; reprends courage. Seulement, hâte-toi. As-tu remarqué ces armes et ces munitions qui arrivent continuellement ? Crois-moi, finissons-en, d’une façon ou d’autre, le plus tôt possible.