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mes qui soit, par leur fortune, soit par leur position, jouissent d’une haute considération dans l’État que nous voulons révolutionner et ont une grande influence. Je vais t’introduire auprès d’eux ; ils attendant ton arrivée ; tu leur expliqueras tes intentions, ils te diront à quelles conditions ils consentiront à s’allier avec toi. Seulement, frère, souviens-toi que tu traites avec des Mexicains, n’accorde pas à leurs paroles ou à leurs promesses plus de confiance qu’elles n’en méritent ; sois sûr que le succès seul te donnera raison avec eux, que si tu échoues ils t’abandonneront sans remords et au besoin te livreront s’ils supposent pouvoir tirer de cette infamie un bénéfice quelconque. Maintenant, si ce que je te dis là ne te convient pas, tu peux te retirer ; mol je me charge de les congédier sans te compromettre en aucune façon.

— Non, répondit résolûment le comte ; il est trop tard à présent ; hésiter ou reculer serait une lâcheté ; je dois, coûte que coûte, marcher en avant. Annonce-moi à nos nouveaux amis,

— Viens donc alors.

Ils se remirent à marcher jusqu’au bout du corridor, où une porte fermée les arrêta.

Valentin frappa trois coups à intervalles égaux avec la poignée de son machete.

— Qui va là ? dit une voix de l’intérieur.

— Celui que l’on attend depuis longtemps sans oser espérer qu’il viendra, répondit Valentin.

— Qu’il soit le bienvenu, reprit une voix.

Au même instant la porte s’ouvrit, les deux hommes entrèrent, et la porte se referma immédiatement sur eux.