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comptait établir avec les habitants se hâta d’accorder avec la meilleure grâce possible, l’autorisation demandée.

De Laville avait rejoint le comte à dix milles du pueblos, à la tête de quatre-vingts cavaliers, ce qui donnait à la compagnie une cavalerie respectable. Don Luis, connaissant depuis longtemps déjà le capitaine de Guetzalli, le nomma son major-général et se déchargea sur lui des détails toujours fastidieux du service.

De Laville accepta avec empressement cette marque de confiance, et le comte, libre désormais de s’occuper en toute sûreté de la partie politique de l’expédition, se retira sous sa tente, afin de réfléchir aux moyens à employer pour entraîner dans son parti la population au milieu de laquelle il se trouvait.

Depuis le jour où le général Guerrero s’était présenté à la Mission, accompagné du père Séraphin, le comte, par un sentiment de convenance, n’avait pas revu doña Angela, sur laquelle cependant il veillait avec la plus grande sollicitude. La jeune fille avait apprécié cette délicatesse et de son côté n’avait pas cherché à le revoir. Elle avait fait la route de la mission à la Magdalena, dans un palanquin fermé, et une cabane lui avait été élevée à peu de distance de celle du comte.

À peine l’autorisation demandée par les autorités du pueblo fut-elle accordée, que le camp des aventuriers devint pour les habitants un but, ou, pour être plus vrai, le seul but de promenade. La foule, avide de voir de plus près ces hommes audacieux qui ne craignaient pas, si faible que fût leur nombre, de déclarer hautement la guerre au gouvernement de