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XIII

La Magdalena.

Dans une situation militaire importante, à cheval sur les chemins qui conduisent à Urès, Hermosillo et Sonora, les trois capitales de l’État, et à peu près à égale distance de chacune d’elles, se trouve un pueblo ou village nommé la Magdalena.

Ce pueblo, peu considérable par lui-même, jouit cependant d’une certaine réputation dans le pays, à cause de la beauté de son site et de la pureté de l’air qu’on y respire.

La Magdalena forme une espèce de carré long, dont un des côtés mire nonchalamment ses blanches maisons dans les eaux limpides du Rio-San-Pedro, affluent du Gila ; des bois épais de palma-christi, de styrax, d’arbres du Pérou et de mahoganys, lui forment une barrière infranchissable contre les vents brûlants du désert, rafraîchissent et embaument l’atmosphère et servent d’abri à des milliers de brins bleus, de cardinaux et de Loros qui babillent gaiement sous la feuillée et animent ce paysage enchanteur, cette ravissante oasis, placée là par la main de Dieu, comme pour faire oublier au voyageur qui revient des prairies les souffrances et les fatigues du désert.

La fête patronale de la Magdalena est une des plus suivies de la Sonora et en même temps des plus joyeuses. Comme elle dure plusieurs jours, les hacienderos et les campesinos y affluent de quatre-vingts et cent milles à la ronde. Et pendant cette