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suffise de savoir que dans une circonstance récente j’ai rendu un assez grand service à la colonie, service que, je me plais à le croire, ils n’ont pas encore eu le temps d’oublier[1].

— Oh ! oh ! s’il en est ainsi, je n’insiste pas. En effet, nul mieux que toi n’a l’espoir de réussir dans cette négociation. Partons donc et que Dieu nous soit en aide.

— Partons ! répondit Louis.

— Eh bien, fit en souriant doña Angela, ne vous avais-je pas dit que je vous serais de bon conseil ?

— Je n’en ai jamais douté, madame, répondit galamment le chasseur. D’ailleurs, il ne saurait en être autrement puisque mon frère nous a assuré que vous seriez notre ange gardien.

Don Louis, après avoir remis le commandement à son premier lieutenant et recommandé la plus grande vigilance et la plus grande activité, annonça à ses compagnons l’absence momentanée qu’il allait faire, sans cependant leur révéler le but de son voyage, afin de ne pas les décourager s’il ne réussissait pas dans sa négociation, et au coucher du soleil, suivi du seul Valentin, après avoir une dernière fois dit adieu à doña Angela, il sortit de la Mission et prit au galop la route de Guetzalli.

  1. Voir la Grande Flibuste, 1 vol. Amyot, éditeur, 8, rue de la Paix.