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et dût se diriger vers la gauche, car Jim avait changé brusquement de route pour éviter à Maria le spectacle hideux qu’offrait le cadavre du Sauvage tué le premier. Halleck reprit :

— Mon opinion est que…

Il fut soudainement interrompu par Jim qui venait de faire une brusque halte en prêtant l’oreille dans toutes les directions, et qui recula avec vivacité dans les broussailles :

— Couchons-nous par terre, dit-il en donnant l’exemple, les Sioux viennent !

Tous trois disparurent sous l’herbe, et restèrent immobiles en retenant leur haleine. Pendant quelques minutes on n’entendit pas le moindre bruit : Jim se hasarda à relever la tête, non sans prendre des précautions infinies ; l’artiste crût pouvoir en faire autant. Ses yeux furent terrifiés d’apercevoir une bande d’Indiens qui cheminait dans le bois, lui-même, sans froisser une branche ni une herbe, sans laisser autour d’elle le moindre bruit.

Ils étaient nombreux, armés, peints en guerre ; toutes ces figures farouches semblaient autant de visages de démons.

Ce sinistre bataillon de fantômes passa comme