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bijou, qui scintille là-bas au pied des paisibles collines : il est à demi caché par un rideau de nobles sapins qui se mêlent harmonieusement aux bouleaux argentés. C’est tout petit, tout mignon ; mais j’ai souvent désiré de posséder vos crayons pour reproduire ce merveilleux coin du désert.

— Allons-y !

Tous deux se dirigèrent au nord, vers le lac Witta-Chaw-Tah. Ils marchaient dans une prairie moussue, dans les hautes herbes de laquelle dormaient de grands arbres couchés comme des géants sur un lit de velours vert : plus loin se présentèrent de gracieuses collines en rocailles jaunes, grises, bronzées, chatoyantes des admirables reflets que fournit le règne minéral : au milieu de tout cela, des fleurs inconnues, des plantes merveilleuses aux feuillages dorés, diamantés, des arbrisseaux bizarres, des senteurs divines, des harmonies célestes murmurées par la nature joyeuse.

Ils arrivèrent au lac ; c’était bien, comme l’avait dit Maria, une perle enchâssée dans la solitude. Tout au fond, formant le dernier plan, s’élevait un entassement titanique de roches amoncelées