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romain, droit, d’un galbe pur autant que noble ; yeux noirs, fendus en amande, pleins de flammes voilées ; et à côté de cela, sourcils épais ; visage carré, anguleux ; front bas et étroit, fuyant en arrière. La partie la plus extraordinaire de sa personne était une chevelure exubérante, noire comme l’aile du corbeau, longue à recouvrir entièrement ses épaules comme une vraie crinière.

Tout ce qui avait été dit précédemment sur son compte avait fortement prédisposé Halleck en sa faveur ; aussi, le jeune homme, toujours absorbé par ses romanesques illusions sur les Indiens, tomba, pour ainsi dire, en extase devant cet objet de tous ses rêves. Il s’oublia ainsi, renversé dans son fauteuil, les yeux attentifs, dilatés par la curiosité, tellement que, pendant dix minutes, il oublia son cigare au point de le laisser éteindre.

Il fallut une interpellation de Maria, plus vive que de coutume, pour le rappeler à lui ; alors il tira une allumette de sa poche, ralluma son cigare et se penchant vers Maggie :

— Il arrive de la chasse, n’est-ce pas ? demanda-t-il.

— Le mois d’août n’est pas une bonne saison pour cela.