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II.


Dans ces jours en deuil où la France
Courbait son front pâle, abattu,
Ils murmuraient : « Pleins d’espérance,
Longtemps nous avons combattu !
Toi, quel est ton espoir, ô femme
Dont un souffle briserait l’âme ? »
Elle dit : « Je veux un drapeau !
Je veux t’aimer, France, ma mère,
Et dans la mêlée en colère,
Que mon glaive dorme au fourreau ! »


Jeanne, merci ! — Comme une Idée,
Glaive au repos, bannière au vent,
Luis sur la France fécondée
Où n’est plus un anglais vivant !
Pour tant de victoires divines,
Que veux-tu ? — « Revoir mes collines ! »
Ô Jeanne, suprême soutien,
Ton peuple, formidable armée
À ta vue enthousiasmée,
Si tu disparais n’est plus rien !