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ODES 161.

Pour oreiller on voit la beste
Qui met un testin soubz sa teste,
Qui grouille ainsi en se mouvant
Qu’une cornemuze sans vent,
Sur la peau de l’autre tetace
Un matin se couche en la place.
Et en sort pour le paindre tout
Un flus d’apostume du bout.

Ma fillette monstre sa hanche,

Et un peu de sa cuisse blanche
Plus que lis, que neige & satin.
Et ses tetons sur le malin
Ont passé le bout de sa couche.
Helas ! qui retiendra sa bouche.
Pour en la trompant doucement
Le baiser cent fois en dormant !

Ce cul ridé à ma maîtresse

Imprime, touchant à sa fesse,
Mille coches en un monceau
De gringuenaudes de pourceau
Grousses comme grosses fumées,
Mille mouches empoisonnees,
Et le plus patient esprit
Y mettroit le feu par despit.

Mais ma mignonne cache encore

Ce que je cache & que j’honore,
Et qui, sans nommer, est au flanc
Environné de cotton blanc,
Comme un petit bouton de roze
Non encor à demy descloze.
Mais j’en parle sans avoir seu,
Elle mesme ne l'a pas veu,

Ouy bien les barbes entrassees,

Et mille peaux repetassees,