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Différer, délibérer, choisir l’instant, n’est plus au pouvoir d’aucun homme ni d’aucun peuple.

D’heure en heure, de minute en minute, l’imprévu, l’invraisemblable, l’impossible, se réalisent. Le travail d’un siècle se fait une journée. Ouvriers de la liberté italienne, n’attendez pas que le soleil décline…

Et cette fois, si Dieu et l’honneur ne sont pas retirés d’elle, la France aura pour vous plus que des vœux stériles. Les intérêts bien entendus de notre politique autant que nos sympathies naturelles nous commandent de vous venir en aide autrement que par une médiation placide et dérisoire, autrement que par des phrases de chancellerie. Mais dussions-nous encore, comme par le passé, étouffer nos meilleurs instincts pour obéir servilement aux suggestions d’une fausse prudence, le secours vous viendra d’ailleurs. Vos ennemis d’hier sont vos alliés d’aujourd’hui ; le sabre des magyars ne rentrera pas au fourreau que l’Italie ne soit délivrée.

Aux armes donc, Lombards, Toscans, Piémontais et Romains ! vos fautes sont expiées ; vos courages retrempées ; vos soupçons, vos jalousies, éteintes dans le sang.

Italie, Italie, fière outragée, debout !…