XIX
PROCLAMATION DU PRÉFET DE POLICE AUX HABITANTS DE PARIS.
Le nombre total des citoyens détenus par suite des événements de juin s’élève à cette heure à neuf mille cent soixante-dix-neuf ; c’est le chiffre le plus élevé qui ait été atteint. En ce qui concerne le régime auquel ces citoyens sont soumis et les soins qui leur sont donnés, il suffira, pour répondre à tout ce qui a été avancé d’inexact à cet égard, de dire que, sur ce nombre de prisonniers, on a seulement deux décès à constater.
Enfin, c’est surtout au sujet des bruits alarmants répandus dans le public sur une prochaine tentative d’insurrection que la malveillance s’est donné carrière. Toutes ces rumeurs étaient sans fondement. Ces souterrains dont il a été tant parlé n’ont jamais existé. Ces carrières où se réfugiaient des légions d’ennemis et où se trouvaient d’immenses dépôts d’armes, ont constamment été explorées avec le soin le plus minutieux. Ces catacombes qui devaient être converties en mines pour faire sauter des quartiers de la capitale sont inattaquables par la poudre à canon, tant est épaisse la couche de terrain qui forme le recouvrement de ces excavations. Les bruits nocturnes et mystérieux, les prétendus signaux qui alarmaient les passants, ont été le sujet d’un examen sérieux, d’une surveillance active, et toujours une cause simple est venue donner l’explication de ces effets.
XX
NOTE SUR LES PRINCIPALES CAUSES QUI ONT AMENÉ LES ÉVÉNEMENTS DE JUIN, ET SUR LES DIVERS ÉLÉMENTS DE L’INSURRECTION.
Après la révolution de Février, les riches partaient ; les pauvres de tous les pays arrivaient à Paris.
Les uns avaient peur, les autres avaient faim.
Parmi ces derniers, les uns venaient de la province, les autres de l’Italie et de l’Allemagne.