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talion. Cette truie fut exécutée sur la place de la ville, en habit d’homme ; l’exécution coûta dix sous dix deniers tournois, plus un gant neuf à l’exécuteur des hautes œuvres[1]. L’auteur de l’Histoire du duché de Valois, qui rapporte le même fait[2], ajoute que ce gant est porté sur la note des frais et dépens pour une somme de six sous tournois, et que dans la quittance donnée au comte de Falaise par le bourreau, ce dernier y déclare qu’il s’y tient pour content et qu’il en quitte le roi notre sire et ledit vicomte. Voilà une truie condamnée bien juridiquement !

Nous trouvons aussi dans un compte du 15 mars 1403[3] les détails suivants sur la dépense faite à l’occasion du supplice d’une truie, qui fut condamnée à être pendue à Meulan pour avoir dévoré un enfant :

« Pour dépense faite pour elle dedans la geole, six sols parisis[4] ;

« Item, au maître des hautes œuvres, qui vint de Paris à Meulan faire ladite exécution par le commandement et ordonnance de nostre dit maistre le bailli et du procureur du roi, cinquante-quatre sols parisis ;

  1. Statistique de Falaise, 1827, t. I, p. 83.
  2. T. III, p. 407.
  3. Mémoires de la société des antiquaires de France, t. VIII,p. 433.
  4. Dans une quittance délivrée le 16 octobre 1408 par un tabellion de la vicomté de Pont de l’Arche au geôlier des prisons de cette ville, les frais de nourriture journalière d’un pourceau incarcéré pour cause de meurtre d’un enfant, sont portés au même taux que ceux indiqués dans le compte pour la nourriture individuelle de chaque homme alors détenu dans la même prison. (Ibid, p. 440 et 441.)