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Les insurgés, irrités par cette menace, décidèrent de répondre à Remzi-Pacha par une nouvelle attaque. Ce jour-là (21 décembre), il faisait un froid excessivement rigoureux, la neige tombait abondamment depuis le matin ; vers le soir, le boran, ce terrible vent de Zeïtoun, s’était mis à souffler. Les insurgés comprirent que les soldats, gelés par ce froid glacial, seraient incapables de faire une attaque, et comme eux-mêmes, ayant l’habitude du froid, pouvaient toujours manier le fusil, ils envoyèrent quelques centaines des leurs qui, déguisés en soldats, tâchèrent de monter sur le mont Berzenga pour se jeter sur l’armée à l’improviste ; la neige était si haute qu’une trentaine purent arriver jusque-là et les autres furent obligés de retourner au couvent. Ces trente, vers quatre heures du matin (22 décembre), se mirent tout d’un coup à attaquer les Turcs ; ceux-ci, voyant des soldats qui tiraient sur eux, crurent qu’il y avait une trahison et se mirent à s’entre-tuer ; il y eut 1, 200 morts ; les nôtres avaient réussi à enlever une grande quantité de munitions et à s’esquiver vers le matin.

Le 23 décembre, un épais brouillard avait enveloppé les monts et les vallées ; il faisait presque