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Le matin, les soldats d’Ali-Bey s’avancèrent dans les vignes vers Zeïtoun.

Lorsqu’ils arrivèrent dans le défilé où nos insurgés s’étaient mis à l’affût, ils furent surpris par une attaque subite et violente de la part des nôtres. En même temps, des flancs du mont Solak-Dédé, nos 150 combattants s’avancèrent à travers le brouillard avec les dix mille chèvres qui donnèrent aux Turcs l’idée qu’une foule considérable d’insurgés se trouvaient là ; ils furent effarés et frappés d’épouvante. De toute part, de la ville, du couvent, de la caserne, les insurgés poussaient des exclamations formidables et tiraient continuellement sur les ennemis, en même temps que les cloches de toutes les églises sonnaient à toute volée ; c’était justement le grand combat qui commençait, « le combat tout près de Zeïtoun » ; les femmes se mirent à prier et les vieux répétaient partout : « N’ayez pas peur, notre ville est vakouf ; Dieu est avec nous ! »

Les Turcs, ébranlés par ce violent assaut qui dès les premiers coups leur avait fait perdre quelques centaines de soldats, voulurent battre en retraite, les nôtres les pour suivirent jusqu’à une heure et demie de distance.