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ceux qui s’attardaient encore à attendre dans leurs maisons : « N’avez-vous pas honte d’attendre ici inactifs, tandis que vos frères sont en train de se battre ! allez donc défendre votre pays ! » Et elles insultaient ceux qui persistaient encore à rester dans la ville, elles les poussaient à coups de bâton à aller se battre avec les insurgés.

L’après-midi, elles avaient rendu à la ville de Zeïtoun un service plus important. Au moment où les soldats de Remzi-Pacha occupaient le passage d’Echek-Meïdani, les prisonniers turcs, croyant que la ville allait bientôt être prise et pensant que les femmes ne pourraient pas se défendre, avaient mis le feu au palais pour incendier la ville et avaient pris la fuite. Alors, furieuses de cette trahison, les femmes s’étaient empressées d’abord d’éteindre le feu, puis, armées de haches, de pistolets, de couteaux et de bâtons, s’étaient jetées sur les fuyards et en avaient tué une grande partie ; cinquante-six seulement avaient réussi à se cacher dans le palais, et nous les avons gardés jusqu’à la fin du combat.

Le dimanche soir, nous avons fermé le passage des ennemis à Zeïtoun par une chaîne militaire, s’étendant sur un espace d’une demi-heure de dis-