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derrière, et nous aurions pu la rouler jusqu’au pied de la caserne, tout en étant préservés des balles de l’ennemi parce grand bouclier mouvant. Nous avions fait apporter quelques caisses de pétrole et la pompe de la municipalité ; notre intention était d’avancer au moyen de cette charrette jusqu’au pied de la caserne et de la brûler si les soldats ne se rendaient pas. C’est notre ami Abah qui surveillait tous ces préparatifs ; c’est lui, d’ailleurs, qui sans avoir un instant dormi depuis deux jours, s’était tout le temps jeté au devant du danger et avait conduit nos combattants par son ardeur et par son audace.

Nous avions montré la charrette et déclaré notre intention au soldat qui portait notre lettre. Il se rendit à la caserne. Des deux côtés la fusillade cessa pour une demi-heure ; un de nos combattants cria à plusieurs reprises d’une voix tonnante : « Nous vous brûlerons, nous vous brûlerons, si vous ne vous rendez pas ».

Au bout d’une demi-heure, on nous cria de la caserne : « Nous voulons bien nous rendre, mais nous nous rendrons à vos chefs ». Peu après nous avons entendu une sonnerie de trompette ; les soldats de la caserne voulaient s’assurer par ce